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Vers un nouveau partage des rôles entre notre industrie et la société

Vers un nouveau partage des rôles entre notre industrie et la société

PharmaFutures est un projet qui encourage le dialogue entre les investisseurs et les principaux leaders de l’industrie pharmaceutique. Ensemble, ils participent à définir un nouveau modèle économique pour l’industrie biopharmaceutique qui devra satisfaire à la fois les fortes attentes des patients et les intérêts à long terme des actionnaires. Le dernier rapport de PharmaFutures, “PharmaFutures4, Shared Value: Rebuilding Pharma’s Contract with Society” (PharmaFuture4, Une valeur partagée: Redéfinir le contrat passé entre l’industrie pharmaceutique et la société), fait des recommandations sur le rôle que pourrait jouer chacune des parties prenantes concernées dans l’élaboration d’un nouvel accord entre l’industrie pharmaceutique et la société.

Des problématiques comme la baisse de la productivité de l’activité recherche & développement, ainsi que les défis liés au remboursement des médicaments doivent impérativement être traités pour garantir à l’industrie pharmaceutique un développement durable. Il est urgent d’aligner les attentes de la société en matière de santé avec la capacité des sociétés pharmaceutiques à y répondre.

Pour atteindre cet objectif, l’industrie pharmaceutique et les investisseurs devront collaborer étroitement et coordonner leurs actions avec les parties prenantes de la société, notamment les agences gouvernementales, les autorités régulatrices, les centres d’évaluation des technologies de la santé, ainsi que les organismes payeurs privés ou publics.

David Norton, Company Group Chairman de Johnson & Johnson, a participé à ce projet. Paul Stoffels, Chairman au niveau mondial du secteur pharmaceutique de Johnson & Johnson, a contribué à ce projet en qualité d’expert externe.

Voici une courte interview de David Norton à propos du rapport PharmaFutures4.

 

Quel rôle précis les sociétés pharmaceutiques vont-elles jouer dans l’élaboration de ce nouveau “contrat avec la société“?

David Norton : "Avant tout, nous devons être considérés comme des partenaires crédibles et dignes de confiance. Dans ces futurs modèles de santé, nous devons faire figure d’associés solides aux yeux des autres parties prenantes impliquées dans le développement de l’industrie pharmaceutique. Les investisseurs doivent savoir que nous sommes capables de gérer des entreprises et nos partenaires sociétaux doivent être persuadés que notre pipeline de produits profitera à la société.  C’est pourquoi il est essentiel que chaque société pharmaceutique fasse preuve d’une communication transparente. Nous devons exposer clairement ce que nous pouvons faire et ce que nous ne pouvons pas faire, ainsi que nos principales compétences. Nous devons expliquer où et pourquoi nous investissons de l’argent, communiquer ouvertement au sujet de nos objectifs en R&D et des cibles que nous nous sommes fixées. Si nous annonçons ouvertement à nos interlocuteurs que nous avons réussi ou qu’au contraire nous avons échoué à atteindre nos objectifs, ils seront assurés de notre comportement responsable et seront prêts à collaborer avec nous sur la durée.

Deuxièmement, nous devons reconnaître la valeur de l’innovation.  Il est vrai que ce mot utilisé si souvent et si mal, risque d’être galvaudé. Toutefois, seule l’innovation est en mesure de faire évoluer nos processus de R&D et nos modèles économiques. S’il est un peu paradoxal d’associer l’innovation à un processus, c’est pourtant la marche à suivre. Il nous faut rationaliser le processus R&D tout en laissant de la place pour de nouvelles expériences et des projets de collaboration externes.

En tant que Groupe innovant et crédible, nous devons négocier avec la société la valeur que nous lui apportons, qu’elle soit médicale ou autre, et définir comment nos efforts peuvent être récompensés. Les résultats des discussions portant sur les remboursements doivent offrir à toutes les parties prenantes une valeur partagée. Tel est le rôle que nous devons jouer dans le projet visant à garantir aux patients du monde entier des soins durables."

 

Qu’attendons-nous des parties prenantes de la société ? Que doivent-elles nous apporter pour nous permettre d’agir efficacement ?

David Norton : "Tout d’abord: de la clarté. Les besoins médicaux insatisfaits sont nombreux et variés. La société doit nous fixer des priorités. Quels sont par exemple les traitements sur lesquels nous devons concentrer en premier nos efforts?  Il est essentiel que les responsables politiques du secteur de la santé développent une vision d’avenir en matière de santé et définissent quels sont les défis que nous pourrions les aider à relever. Il nous paraît également important que les autorités sanitaires, ainsi que les agences gouvernementales en charge des technologies de la santé et des remboursements communiquent avec une plus grande clarté.  Nous sommes convaincus qu’une meilleure coordination entre les agences gouvernementales permettrait de simplifier, d’accélérer et de réduire les coûts du processus de commercialisation de médicaments (...).

Nous souhaitons aussi que les parties prenantes concernées montrent une plus grande volonté à collaborer avec l’industrie pharmaceutique. Le développement de nouveaux traitements doit être un objectif partagé par toutes les parties prenantes du domaine de la santé. Il n’y a pas d’autre choix: les défis à relever sont d’une telle ampleur que nous devons mobiliser toutes les compétences disponibles et décider ensemble où et comment les ressources devront être réparties.  Nous allons devoir élargir notre espace «pré-concurrentiel» et étudier de nouveaux modèles de partage des risques. Nous avons le choix entre différentes solutions, mais il est impératif que nous partagions tous la même vision.

Ce nouveau contrat avec la société doit impérativement intégrer une reconnaissance appropriée de l’innovation et du risque. En échange de la transparence que nous nous engageons à respecter dans nos activités, les efforts que nous allons déployer pour offrir de nouveaux traitements doivent être reconnus et récompensés."

 

Ce nouveau contrat avec la société sera-t-il global ou décliné en régions?

David Norton : "Nos activités R&D, quel que soit le secteur concerné, ont une dimension globale. Les programmes de recherche et les essais cliniques Janssen sont des processus poursuivis à l’échelle internationale et nous avons des activités dans le monde entier. Bien sûr, nous nous efforçons de concentrer nos activités au sein d’un nombre limité de centres de recherche, mais nous travaillons pour tous les pays du monde et avec tous les pays du monde. Les maladies et les problématiques associées à la santé n’ont pas de frontières. En revanche, les modèles de remboursement des frais de santé s’arrêtent aux frontières.

Il est évident que les dynamiques du marché ne sont pas les mêmes dans les pays depuis longtemps industrialisés, dans les pays émergents et dans les pays en développement. Nous voulons tous que les patients du monde entier aient accès aux meilleurs traitements, quel que soit le pays dans lequel ils vivent. Nous collaborons avec les gouvernements du monde entier pour que ce désir devienne une réalité. Mais nous savons aussi que les pays en développement auront besoin d’être aidés, et pas seulement financièrement, pour pouvoir un jour bénéficier du même niveau et de la même qualité de soins médicaux que les autres pays.  Définir les modalités à adopter pour atteindre cet objectif doit faire partie du nouveau contrat entre l’industrie pharmaceutique et la société."

 

Le dernier rapport PharmaFutures ne précise pas clairement le rôle que pourraient jouer les patients et les associations de patients dans ce nouveau contrat. Doivent-ils être associés à cette démarche?

David Norton : "En matière de santé, la sensibilisation et la prévention sont de la responsabilité de chacun.  Les associations de patients peuvent jouer un rôle primordial en termes de sensibilisation à certaines maladies et de promotion d’un style de vie et de comportements sains. Elles peuvent contribuer à soulager la société du fardeau de plus en plus lourd que représentent les problèmes de santé. Nous demandons aux patients et aux familles de comprendre que les soins de grande qualité dont ils bénéficient grâce aux progrès scientifiques et à l’innovation thérapeutique ne sont en aucun cas un droit et ne peuvent être maintenus qu’avec le soutien financier de la société.  C’est le paiement des traitements utilisés aujourd’hui qui permet de développer les traitements qui seront utilisés demain. Si l’innovation n’est pas suffisamment reconnue et financièrement soutenue, le développement des soins et de solutions thérapeutiques devra être interrompu.

Les associations de patients peuvent également aider les autorités à définir les besoins médicaux et les priorités. Chez Janssen, nous collaborons de plus en plus étroitement avec les associations de patients et nous accordons une grande valeur à leur contribution. Accompagner les patients est au coeur de notre démarche, il serait donc incohérent de ne pas considérer les associations de patients comme de véritables partenaires.

Le rapport PharmaFutures4 peut être téléchargé gratuitement à partir du site web de Meteos, une société à but non lucratif spécialisée dans les dialogues et les réseaux stratégiques, qui est le moteur derrière l’initiative PharmaFutures."